Aupadre s’oppose à la privatisation scélérate de la ligne N prévue au vote du Conseil d’Administration d’Île-de-France Mobilités (IDFM) le 12 novembre prochain et a mandaté l’Association des Usagers des Transports d’Ile-de-France (AUT) pour voter contre.
A l’évidence, la collectivité territoriale se dirige vers une privatisation de la ligne N au moyen d’un contrat de service public qui serait voté dès ce 12 novembre, avec des délais impossibles pour déposer un amendement, et ce sans en avoir avisé les élus locaux pourtant concernés.
Cette option appelle fortement notre attention et notre désapprobation, d’autant qu’elle s’appuie sur une analyse de risques certes transparente mais conduisant à des choix contraires au sens de l’intérêt général.
En effet, IDFM s’appuie notamment sur un risque financier et un risque politique pour justifier un processus d’externalisation plutôt qu’un maintien en régie, c’est à dire restant pleinement sous l’égide de la collectivité que nous avons mandatée.
Il faut y entendre très clairement que la collectivité est consciente du faible potentiel de rentabilité de cette ligne après l’avoir laissée pendant 3 décennies en déshérence et préfère transférer à un opérateur tiers un risque image dès lors que la population serait susceptible de se plaindre de l’indigence des conditions qui lui sont faites.
C’est bien parce que la ligne N n’est actuellement pas fréquentée à la hauteur des besoins de la population du fait d’un retour à l’usage des véhicules personnels, compte tenu de la médiocrité de l’offre de service (et surtout des dysfonctionnements récurrents) qu’il nous semble essentiel qu’elle en maintienne la gestion en son sein, tout en prenant enfin la mesure des enjeux.
Si cette externalisation était prononcée, il ne passerait pas 5 ans avant que le futur prestataire n’acte un déficit profond pour justifier une dégradation encore plus sensible de l’offre déjà indigente. Et que ferons-nous des populations qui ne pourront plus aller travailler, étudier, se soigner, se cultiver correctement ? Acte-t-on déjà un abandon inique de ces lignes et territoires reculés de l’ouest francilien ? Est-ce ainsi que les décisions se prennent ? Ce n’est pas notre conception du mandat donné !
Alors que les britanniques reviennent en force sur le processus de privatisation stérile qui a conduit à une déshérence du service, faut-il que la France, avec 20 ans de retard réalise les mêmes erreurs ?
Il nous semble au contraire que la collectivité territoriale se doit, au travers du STIF et d’IDFM de préserver son engagement sur cette ligne (qui ne dispose toujours pas d’alternative de transport en commun) et que cet engagement constitue la seule garantie de l’égalité des chances d’une population déjà bien reléguée. Pour toutes ces raisons, au nom de l’équité territoriale et dans le plus grand respect d’un service à rendre au public lorsque l’offre privée ne peut trouver sa place, AUPaDre vote contre et demande que sa voix soit entendue auprès du représentant désigné par le conseil d’administration d’Ile-de-France mobilités, l’AUT association des usagers des transports d’ile de France.
Communiqué Association AUPaDre – 10 novembre 2024.